et petits trucs à l'intention des
comédiens et comédiennes de théâtre
Cette page sera complétée et enrichie au fil du temps.
Apprendre un texte
 
Vocabulaire
 
Le rythme
 

APPRENDRE UN TEXTE

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L'objectif est de pouvoir interpréter un rôle sans penser au texte, de façon à être entièrement disponible à l'instant présent.
 
Comment faire de cette étape primordiale et contraignante du travail du comédien un moment de plaisir ?
 
Si la mémoire visuelle est la plus répandue, elle n'est pas la seule. Certains pourront RE-ECRIRE le texte. D'autres ont une mémoire plus auditive et peuvent ENREGISTRER et ECOUTER le texte.
 
Même si chaque comédien est différent des autres et plus à l'aise avec certaines techniques d'apprentissages que d'autres, il n'y a pas de secret, il faut PASSER DU TEMPS AVEC LE TEXTE. Etre avec lui en permanence. Prévoir des séances quotidiennes d'apprentissage, au moins une demi heure. Mais aussi profiter de chaque moment libre, même court, pour apprendre même une seule réplique.
Plus l'apprentissage sera intense et investi, plus il sera court dans le temps. Il peut se faire en quelques semaines. Après il ne s'agit plus que de révisions, bien plus rapides.
 
LISTER LES MOMENTS LIBRES de la semaine pour en faire des moments d'apprentissage : pauses déjeuner, pauses cigarettes, soirée, transports en commun, etc.
 
DEUX ETAPES
Apprendre un texte (le faire entrer), restituer un texte (le faire sortir). Même si elles sont imbriquées, les deux étapes sont bien distinctes.
 
APPRENTISSAGE
 
LIRE LE TEXTE EN ENTIER avant de commencer à l'apprendre. Avoir une vue d'ensemble.
 
Lire et réciter A VOIX HAUTE est plus efficace que dans sa tête.
 
- Lire la première phrase, ou un morceau de phrase, puis quitter les yeux du texte et réciter la phrase.
- Lire la deuxième phrase puis quitter les yeux du texte et réciter la phrase.
- Réciter les deux phrases dans la continuité.
- Lire la troisième phrase puis quitter les yeux du texte et réciter la phrase.
- Réciter les trois phrases dans la continuité.
- Etc
 
LIAISONS
Apprenez la fin de la réplique d'avant (d'un autre comédien) et le début de la vôtre. Souvent on connaît une réplique, le plus dur est de la démarrer. Insistez lors de l'apprentissage sur le ou les premiers mots d'une réplique, et sur le l'enchaînement avec la réplique d'avant. Une fois que vous avez commencé votre réplique, la suite vient toute seule.
 
Mettre le corps en action. C'est lui qui à terme devra se souvenir du texte. MARCHER en apprenant et très efficace.
 
Au fur et à mesure de l'apprentissage, on réfléchit de moins en moins aux répliques, la mémoire du corps prend le relais de la mémoire du cerveau.
 
MEMOIRE MAXILLO-FACIALE
Ce sont les voyelles qui forment la bouche. Exagérer la forme de la bouche pour prononcer les voyelles permet de mettre en route plus facilement la mémoire maxillo-faciale. En particulier pour les DEBUTS DE REPLIQUES.
 
RESTITUTION
 
Une fois qu'un texte est appris, il faut le restituer. C'est une autre étape.
 
La restitution du texte est étroitement liée au contexte et aux REPERES. Il y a plusieurs phases incontournables. Chez soi : seul dans son salon, puis face à une personne. En répétition : avec les autres comédiens, puis avec les déplacements et le jeu, puis avec les intentions. A chaque étape le processus de restitution du texte est remis en question. Le comédien peut avoir l'impression de "perdre" le texte. Il ne faut pas s'en inquiéter, c'est normal. Il faut juste redonner au corps le chemin vers le texte, jusqu'à la situation ultime : la représentation avec du public.
 
Restituer le texte en FAISANT AUTRE CHOSE : Il s'agit d'occuper l'esprit à autre chose et d'obliger le corps à faire son travail de restitution : passer l'aspirateur, cuisiner un bon tajine, jouer aux cartes, faire sa mise avant une répétition ou une représentation, etc.
 
CACHER LE TEXTE
Pour intégrer son texte dans celui des autres, prendre une FEUILLE et cacher le texte. Révéler le texte au fur et à mesure en faisant glisser la feuille de haut en bas, lire le texte des autres et réciter le sien. Ne pas faire glisser la feuille plus vite que la lecture. Surtout ne pas anticiper sur ses propres réplliques. Il faut savoir QUAND c'est à soi de parler, et QUOI dire.
Bien sûr avoir un répétiteur ou une répétitrice est plus agréable et plus efficace. Mais ce n'est pas toujours facile et les deux méthodes se complètent.
 
Etre capable de restituer le texte dans l'ORDRE et dans le DESORDRE, c'est à dire une scène toute seule sans celles d'avant,
 
La CONFIANCE et L'ABANDON sont primordiales dans la restitution du texte. La confiance dans le travail effectué. L'abandon dans l'instant présent.
 

VOCABULAIRE

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REPETITION
Si les séances de travail s'appellent "Répétitions" c'est parce que c'est le seul moyen d'intégrer le texte et toutes les composantes du jeu et de la mise en scène. REPETER et REPETER ENCORE pour que tout entre dans la mémoire corporelle. C'est le corps qui se souvient. En neurosciences on parle de "cortex" (le cerveau, première couche de la conscience) et du "subcortical" (deuxième couche de la conscience).
 
ITALIENNE
Tous les comédiens réunis récitent le texte sans intention ni déplacements, ni rien. Seulement le texte. Le dire le plus vite possible, tout en restant compréhensible, ne pas avoir besoin de réfléchir ou chercher le texte.
 
ALLEMANDE
Au texte on ajoute les déplacements et seulement les déplacements. Pas d'intentions, pas de "jeu".
 
FILAGE
Au texte et aux déplacements on ajoute les intentions et l'ensemble du jeu. On est dans les conditions d'une représentation.
 
FILAGE ARRETE
Comme un filage mais le metteur en scène arrête le jeu régulièrement pour donner ses indications. On s'arrête, on reprend, on continue... Cela peut-être perturbant pour le comédien au niveau du texte, mais ça devient une étape de plus dans l'intégration du texte, en plus du travail de mise en scène.
 
RECLAME
C'est le mot, ou le groupe de mots, des autres comédiens que vous devez connaître et qui vont vous permettre de "caser" vos répliques au bon moment.
 

LE RYTHME

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Tout est affaire de RESPIRATION, de vibration, de mouvement. De rythme. C'est lui qui va emporter le spectateur. C'est la véritable âme du spectacle, la meilleure arme contre l'ennui (Peter Brook : "Au théâtre, le diable, c'est l'ennui.").
 
Coller sa réplique à celle d'avant en frisant la juxtaposition. Sans anomatopée avant le texte, sans intention avant le texte. Tout dans le texte.
 
Coller les répliques ne veut pas dire "bouler" le texte. Une fois que vous avez commencé votre réplique, vous pouvez prendre du temps si nécessaire. Si le rythme est entre les répliques, il est aussi dans les répliques. Il est même dans chaque mot.
 
Puis mettre des silences. Habiter les silences. Ecouter. Vivre.
 
Instaurer un rythme, le rompre.
 
Etre dans l'instant présent en permanence. Le rythme est indissociable de l'énergie, de la concentration, de l'intention, du sens.
 
Trouver le bon rythme est la chose la plus importante. C'est ce qu'on appelle "huiler" le spectacle. Le meilleur (le seul ?) moyen d'y parvenir est l'enchaînement et la répétition des filages. Plus les comédiens possèdent leur texte et leur personnage, plus ils sont ensemble, plus ils vont construire l'énergie commune et le rythme commun. La réflexion et la projection sont importantes, qu'elles viennent des comédiens ou du metteur en scène, mais la répétition des filages fait naître presque naturellement le bon rythme.